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Marseille Slow Fashion Week : le style conscient en action

Published 17 hours ago5 minute read

. C'est le mot d’ordre de la  qui débutera demain, samedi 7 juin, au cœur de la cité phocéenne. Offrir des alternatives. Déconstruire nos a priori sur la mode consciente. Rencontrer ses acteurs et actrices. Fédérer toute une ville, mais aussi une industrie encore trop souvent adepte des baby steps en matière d’environnement. Répondre à l’urgence climatique. Trouver des solutions, ensemble. Si des défilés auront bien lieu (comme à Paris, Milan ou New York), cette semaine de la mode sera surtout moment de « mobilisation et d’expression artistique pour sensibiliser mais aussi ». De  nombreux jalonneront la programmation, comme la conférence du lundi 11 juin sur la « Loi anti fast fashion et nouveaux modèles : combien de temps reste-t-il à la mode durable ? »,  animée par le directeur de l’entrepreneuriat de la Fédération française du prêt-à-porter, ou encore  celle du 14 juin : « Trop grosse pour être stylé.e ? », en partenariat avec la marque de sous vêtements inclusifs We Are Jolies. « Ce format sur une semaine, 7 jours, all day, est idéal pour  présenter le maximum de créations et sensibiliser », résume , l'une des co-organistrices de cette Slow Fashion Week avec qui nous avons eu l'occasion de papoter. 

Charlotte précise que nombreux sont ceux qui veulent faire évoluer les  choses : « En 2023, nous avons allié nos forces et est né avec cette envie de s’émanciper du  rythme effréné que la mode nous impose ». Avec ses quatre Fashion Weeks par an, ses collections  croisières, et ses pré-collections, les marques tiennent une . Et c’est derrière  des portes souvent closes que ce spectacle a lieu. À Marseille, cette Slow Fashion Week s’adresse à « tous, curieux, professionnels, passionnés » contrairement à celles officielles qui trient les  invités sur le volet. À Marseille, cet entre-soi n’existera pas, que ce soit du côté du public comme  des marques. Charlotte insiste : « , oui, et de tous les milieux ». Cette semaine  voit également le jour grâce au soutien de , Maire de Marseille ou encore de la . La Région et la Ville mettent notamment à profit des comme La Vieille Charité au coeur du quartier du Panier, le Mucem ou le Palais du  Pharo, tout juste rénové où se tiendra le défilé de clôture pensé par le Studio Lausié, École de mode  engagée et durable.  

Au coeur de ce projet, il y a aussi une . Celle des membres du collectif, tous  , obligés de jongler entre leurs activités professionnelles souvent indépendantes, comme Charlotte, qui développe CAPTCHA LAB en parallèle, et leur investissement au sein de BAGA. Le collectif compte aussi sur la , professionnels de la mode ou non, pour les épauler, notamment lors des installations. , autre mot d’ordre pour mener à bien cette Fashion Revolution.  Faire table rase. « Pour moi, la mode de demain, c’est un tout », affirme Charlotte. « Elle englobe  le , comme son nom l’indique, mais aussi une manière plus de  produire, de fabriquer, de sourcer ». Repenser chaque étape de la chaîne : acheter local, revaloriser l’existant et éviter les pertes inutiles. C’est une mentalité avant d’être une esthétique. Une démarche qui exige de concevoir autrement, ou à l’illusion du « responsable ». « Il faut réfléchir avant d’agir, utiliser les bons outils. L’IA, les logiciels comme CLO 3D permettent par exemple d’optimiser un patronage sans gaspiller de tissu. Ces technologies doivent nous servir à produire moins, et mieux. » précise Charlotte.  

Cette exigence de guide aussi toute l’organisation de la Slow Fashion Week. « Pour  BAGA et la SFW, nous avons mis en place un très précis. Chaque adhésion doit y répondre. L’impact de chaque événement sera mesuré, et une sera rendue publique à la fin de la semaine ». Impossible donc de se cacher derrière un vernis greenwashing. Charlotte affirme fièrement : « nous formons de très bons enquêteurs et enquêtrices pour repérer les discours creux ». Car au-delà de cette semaine, le collectif œuvre toute l’année, entre , et collaborations avec le dont BAGA est devenu une antenne marseillaise. « Personnellement, j’y crois, et je suis ravie que les consciences soient en éclosion, enfin ». Le ton est à la lucidité mais aussi à l’espoir. « De plus en plus de solutions émergent pour déjà commis par cette industrie.  Mais nous restons très prudents : malheureusement, de nombreuses marques maquillent encore leurs impacts pour les transformer en arguments de vente. » Face à cela, BAGA veut être un : mettre en lumière les créateurs et créatrices moins connus, mais tout aussi talentueux, qui innovent et déconstruisent nos habitudes de consommation. « C’est une semaine de et d’, mais aussi une impulsion à long terme. Nous sommes très optimistes », conclut Charlotte. 

Une Charlotte bien occupée, qui en plus de co-organiser cette semaine de la mode ralentie, est également une française engagée, fondatrice de CAPTCHA LAB, un  laboratoire créatif né en 2021 à la croisée du vêtement et de la performance. Son approche mêle innovation et engagement : elle travaille à partir de , explore la  et développe des pièces uniques conçues avec une exigence artisanale. À travers CAPTCHA LAB,  elle collabore régulièrement avec des artistes performeurs et figures de l’art contemporain. Elle a même participé à la à Eindhoven. Durant la Slow Fashion Week de Marseille, elle présentera plusieurs projets : un solo show autour des se tiendra les 12, 13 et 14 juin à Sili (vernissage le 12 juin de 17h à 22h, au 7 bd Bel  Air, 13012 Marseille). Elle organisera également un showroom CAPTCHA LAB en collaboration avec la marque Perturbation, du 9 au 14 juin, au 34 rue d’Isly, 13005 Marseille, ouvert de 12h à 19h. 

En somme, la Slow Fashion Week de Marseille ne se contente pas de dénoncer les dérives de  l’industrie : elle propose des , ouvre des espaces de dialogue, et met en lumière celles et ceux qui fabriquent autrement. À travers cette initiative, c’est une autre vision de la mode qui s’esquisse : plus consciente, plus exigeante, mais aussi plus collective. Une invitation à repenser nos habitudes, à valoriser l’artisanat, l’innovation responsable, et à croire qu’un autre avenir pour la mode est non seulement possible, mais déjà en marche.

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